Comment choisir son vitrage
Le vitrage représente environ 70% de la surface d'une ouverture, ses caractéristiques influencent donc fortement la performance globale de la menuiserie. Le choix du vitrage se fait suivant 3 besoins principaux :
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Un vitrage thermiquement performant
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Un vitrage acoustique
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Un vitrage sécurité dit "retardateur d'effraction" ou "anti-effraction"
Le vitrage et l'isolation acoustique
Une partie de la performance acoustique d'une menuiserie va dépendre du vitrage avec lequel elle est équipée. Pour mesurer une performance acoustique, on distingue le bruit rose (Rw+C) du bruit route (Rw+Ctr) :
Le bruit dit "rose", C (dB) indique la correction pour les sources de bruit plutôt avec des hautes fréquences : trafic routier immédiat rapide, trafic ferroviaire rapide, aéroport, paroles, cris d'enfants...
Le bruit dit "route" Ctr (pour trafic) indique la correction de bruit pour les sources de bruit en basses fréquences : trafic urbain, trafic ferroviaire lent (on pourrait dire des bruits de fond).
Suivant le type de bruit que l'on cherche à affaiblir, on utilisera l'un ou l'autre des résultats. Ces résultats sont obtenus à partir des essais réalisés par les fabricants qui donnent lieu à des PV d'essais sur lesquel nous nous fondons pour donner les indications. Dans une certaine mesure, c'est une diffrence d'épaisseur entre le premier et le second vitrage qui fait la performance acoustique.
Le verre et la sécurité
On a coutume de classifer le vitrage de sécurité suivant que l'on recherche la protection des personnes ou la protection des biens. Il existe différents niveaux de protection (jusqu'au vitrage très haute protection type pare-balle...) mais on retrouvera ici 2 types de vitrages de sécurité que l'on appelle feuilleté qui répondent à la plupart des besoins fréquents dans l'habitat individuel :
- Un vitrage de classe 2 dit "retardateur d'effraction" appelé feuilleté 44.2, il s'agit de 2 vitres de 4mm séparées par 2 feuilles de butyl de 0.38 mm
- Un vitrage de classe 5 dit "anti-effraction" appelé feuilleté 44.6 (ou SP10), il s'agit de 2 verres de 4mm et 6 feuilles de butyl de 0.38mm que l'on retrouve sur les pare-brise de voiture par exemple. Le verre se casse mais ne se désintègre pas
Le vitrage et l'isolation thermique :
La paroie vitrée d'une fenêtre se trouve entre 2 ambiances (intérieur et extérieur) qui sont le plus souvent à des températures différentes, et il y a une transmission de chaleur de l'ambiance chaude vers l'ambiance froide. Cette chaleur se transmet soit par rayonnement soit par conduction. Concernant la transmission par rayonnement, c'est la couche faiblement émissive qui va venir jouer un rôle de limitation. Concernant la transmission par conduction, c'est la largeur de l'intercalaire et l'air contenu dans ce dernier qui vont donner la performance. C'est pour cela que l'air est remplacé par du gaz (argon le plus souvent), plus le gaz est lourd, plus il présente une conductivité thermique faible. Concrètement, la performance d'un vitrage se mesure suivant 3 indicateurs :
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Le coefficient Ug (glass) exprime le niveau d’isolation thermique du verre (en W/m2.K). Pour un double vitrage, plus l'intercalaire est large, plus le Ug est performant (16mm étant l'optimum). Au delà de 16mm, la performance du vitrage recomence à diminuer. Un vitrage de 16mm obtient un Ug = 1.1 W/m².K
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Le facteur solaire (Sg) est le pourcentage de rayonnement reçu par le vitrage, soit le flux énergétique solaire qui est laissé passé. Plus le pourcentage est élevé, plus le vitrage transmet d'énergie. Cet élément est particulièrement important en RT 2012 car la chaleur reçue par les vitrages est comptabilisée pour le besoin est chauffage notamment (Bbio). Un vitrage type 4/16/4 faiblement émissif et rempli à 90% d'argon a un Sw = 80%
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La transmission lumineuse (Tl) est la quantité de lumière que laisse passer le vitrage.
La difficulté consiste à "jongler" entre ces différentes caractéristiques en fonction de la région, de l'exposition de l'habitation... Par exemple, un triple vitrage dont la performance thermique est élevée (moins de 1.0 W/m².K) dispose aussi d'un facteur solaire très bas (les 3 vitrages réduisent la conductivité). Le vitrage est donc très isolant mais ne permet pas de profiter des calories d'énergie apportées par le soleil. La course au Ug n'est donc pas toujours la meilleure solution.
Le simple vitrage
Il était le standard jusqu'à dans les années 90, il s'est vu peu à peu remplacé par le double vitrage aux prémices des règlementations thermiques ! Aujourd'hui il n'existe que dans des cas très rares de rénovation pour des raisons de respect des modes de fabrication anciens. Son coefficient thermique dépasse les 3 W/m².K !
de coefficient Ug
de facteur solaire
de performance acoustique
Le double vitrage
Il est devenu le standard d'équipement des menuiseries. On le retrouve dans sa forme la plus fréquente en 4/16/4 Faible émissivité et remplissage argon. Il se décline dans toutes les versions :
- Feuilleté pour un vitrage sécurité
- Acoustique
d'épaisseur
de coefficient Ug
de facteur solaire
de facteur acoustique
Le triple vitrage
C'est un vitrage efficace lorsqu'il y a besoin d'atteindre un coefficient thermique (Ug) très bas donc un fort pouvoir isolant. C'est pourquoi on le retrouve souvent dans les projets de types maison passive à énergie positive ou dans les régions très froides. Cette performance thermique s'obtient grâce aux 3 épaisseurs de vitrages intercalées de lames d'air. Mais du fait de ces 3 vitrages, l'énergie apportée par le soleil (qui produit de la chaleur naturelle en hiver) est limitée, le facteur solaire du vitrage est très bas également.
C'est pourquoi ce type de vitrage a son utilité dans les régions froides où les apports solaires ne sont pas suffisants pour réchauffer mais où l'isolation est prioritaire. Dans les régions chaudes, ce vitrage a peu d'intérêt.
d'épaisseur
de coefficient Ug
de facteur solaire
de performance acoustique
d'épaisseur